Leib MELAMET BEER

Leib MELAMET BEER © Yad Vashem

Leib (Léon) MELAMET BEER ,

28 ans,

polonais,
Arrêté à: Limoges (février 1943), convoi 50

Il s’appelait Leib MELAMET BEER et était né en Pologne, à Lisko le 18 août 1914.

Sa mère se nommait Régine ( Rachel), née HOLLES. Son père Moïse était rabbin et commerçant du temps où il vivait à Strasbourg.

C’était une fratrie de 7 enfants: Ida, Jacque, François, Isaac, Fanny, Shaul et Leib (Léon).

Comme de nombreux polonais fuyant les persécutions et rêvant d’une vie meilleure, la famille avait dans un premier temps émigré en Allemagne, à Nuremberg, puis à Strasbourg  en décembre 1923.

Alors que la guerre éclate elle part avec le flot des évacués et arrive en Dordogne à Tourtoirac.

Professeur de mathématiques, Leib est envoyé dans l’Indre à partir de mars 1940.

Il rejoint ensuite sa famille qui est arrivée à Limoges. Sans doute n’a t-il que très peu exercé du fait du premier Statut des juifs d’octobre 1940.

Le mardi 23 février 1943*, il est arrêté à son domicile du 50, bis rue Montmailler par la police française « sur instruction de la Préfecture et envoyé [au camp de] Nexon le même jour ».

Il s’agit en fait d’une rafle d’envergure* appliquée à toute la zone sud  en représailles d’un attentat ayant visé et tué deux officiers allemands  à Paris. 2000 hommes devaient ainsi être arrêtés en représailles. Les rafles se déroulèrent entre le 23 et 24 février 2023 pour la région de Limoges.

De la gare de Nexon proche du camp, Leib est ensuite envoyé à Gurs dans le premier convoi du 24 février 1942 à 14h29 (qui comprend 270 hommes arrêtés dans la région de Limoges). Un autre convoi partira de Nexon à destination directe de Drancy le 3 mars.

Leib arrive alors à Gurs désigné comme étant le camp de regroupement de toute la zone sud le 26 février 1943.

Constat des plus aberrant, le 27 février,  alors que son convoi part de Gurs, le train qui l’emmène vers Drancy retraverse la région de Limoges qu’il vient de quitter.

Son frère François est également sur les listes d’arrestation, mais il a fui. Il sera recherché et par chance ne sera pas retrouvé, du moins pas tout de suite.

Leib sera déporté par le convoi 50 du 4 mars 1943 en direction de Sobibor et Majdanek et ne reviendra pas.

Moïse, le père de Leib, sera arrêté par la Milice en juin 1944 à Limoges mais sera miraculeusement relâché.

François, qui avait fui à Grenoble sera finalement arrêté au 7, rue Papin  puis déporté le 30/05/1944 par le convoi 75 en direction d’Auschwitz. Il survivra et sera rapatrié à Limoges le 14/08/1944 avant de repartir à Paris ou Strasbourg après-guerre.

© Fanny DUPUY

Sources:

*Les causes et le déroulement  de la rafle: « Le 13 février 1943, à 21 h 10, deux officiers de la Luftwaffe (Forces aériennes allemandes) sont abattus alors qu’ils se dirigeaient vers l’Hôtel du Louvre. Ils décèdent la nuit même à l’hôpital militaire. En représailles, les Allemands imposent l’arrestation et la déportation de 2000 Juifs ».

Ce seront alors des hommes juifs étrangers de zone sud (de 16 à 65 ans) qui seront ciblés à partir des listes nominatives demandées par le Préfet régional à ses subordonnées le 18 février 1943. 

« Les Juifs ciblés sont de nationalité étrangère, parmi eux, des Allemands, Autrichiens, Polonais, Tchèques, Russes, Estoniens, Lituaniens, ainsi que les Juifs au service des GTE (Groupes de travailleurs étrangers) », extraits Yad Vashem.

Un total de 1829 personnes (selon le dernier ouvrage de Serge Klarsfeld)  sont arrêtés dans 34 départements de la zone anciennement occupée, et sont acheminés vers le camp de Gurs (prévu pour être le centre de regroupement de zone sud) et 435 depuis la région de Limoges (270 dans le premier convoi qui correspond à celui de Leib).

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Cet article a 2 commentaires

  1. Rachel Malamet

    quelles émotions de voir les photos de mon père aujourd’hui disparu et de mon oncle Léon qui n est pas revenu et que je n ai bien sûr pas connu ainsi que les photos de mes grands parents et oncles
    merci pour ses recherches
    Ps toute ma famille est en Israël je suis là seule des filles à être restée en France

  2. Merci beaucoup de votre retour! C’est ainsi que le travail que je mène trouve à mes yeux tout son sens… J’aurai encore des précisions à apporter au parcours de Leib (Léon) grâce à d’autres documents retrouvés après coup. N’hésitez pas de votre coté à me faire vos remarques si quelque chose vous semblait à préciser. En effet, si les archives permettent parfois de reconstituer un parcours, elles ne disent pas tout de la personne, évidemment,
    Bien amicalement,
    Fanny Dupuy

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