WASSERSTROM Selig
Selig WASSERSTROM,
56 ans,
Polonais,
Arrêté à: Saint-Yrieix-la-Perche, convoi 26
Selig (parfois appelé Uszer) est né le 08/09/1885 à Dukla, une petite ville polonaise de Galicie, en Pologne (district de Grosno).
Il était le fils de Meier et d’Alter [Alté] née FINK, probablement originaires de Galicie.
En Pologne, en 1909, il avait épousé Henny [Henni] née EINHORN (17/04/1886, Limanowa, Pologne) avec laquelle il avait eu 4 enfants:
- Moritz (Moshe), né le 18/12/1912 à Altona (Allemagne)
- Jacob, né le 13/09/1913 à Altona
- Alfred, (« Abraham » dit « Avri »), né le 21/09/1919 à Altona
- Fanny, née le 28/01/1915 à Altona.
Il était commerçant. Selon le témoignage de son petit-fils, Gilbert PRESSNITZER, il vendait des draps et du tissu.
Il déclare par ailleurs sur une notice individuelle rédigée au moment de son arrestation qu’il avait été soldat durant la Première Guerre mondiale en service en Autriche.
Il émigre ensuite vers l’Allemagne à une date inconnue (certainement dans les années 1920/30).
La famille vivait de façon relativement aisée, sans souci, au sein d’un milieu assez pratiquant.
Avec l’avènement du nazisme et les premières persécutions, les trois fils choisissent d’émigrer en Palestine. Le reste de la famille reste un temps, puis Selig, sa femme et sa fille cadette Fanny choisissent d’émigrer en Belgique, pays neutre pensé comme un refuge après les violences de la « Nuit de Cristal ».
En 1938, la famille s’installe alors près d’Anvers, à Berchem , Statienstraat, 173, ce, jusqu’au 14 ou au 20/05/1940, au moment de l’invasion allemande.
On en ignore les raisons, mais alors que Selig et sa fille se réfugient en France, Henny, la femme de Selig reste en Belgique.
Aussitôt, Selig est interné dans le camp du Ruchard qui était un camp de prisonnier de guerre en Indre-et-Loire (entre le 20/05/1940 et le 23/06/1940).
On sait qu’il réside ensuite à Limoges à partir du 28/06/1940 au centre d’accueil pour étrangers du 229, rue d’Aixe comme le mentionne la déclaration de recensement qu’il a été contraint de compléter le 17/02/1942. Il touche quelques subsides « d’une collectivité ayant des fonds en Amérique » (qui est certainement le JOINT). Il déclare également vouloir émigrer en Palestine.
Au printemps 1942, il est sommé comme de nombreux Juifs étrangers de quitter Limoges.
Malade (il souffre de diabète aigu), soutenu par Jules BOLLACK, l’un des membres de la communauté juive de Limoges qui met en avant sa fonction religieuse ( « la charge de veiller les morts » et la « haute importance de ce devoir religieux ») , Selig demande à pouvoir rester à Limoges pour pouvoir continuer à suivre ses soins, mais sa requête est refusée par l’administration.
Il rejoint finalement l’une des communes périphériques désignées. Pour lui, ce sera Saint-Yrieix-la-Perche. Il loge alors à l’hôtel Pradeau à partir du 27/04/1942 et est alors assigné à résidence.
C’est là qu’il est arrêté le 26/08/1942 puis déporté (sans retour) par le convoi 26.
Juste avant son départ de Limoges, par un acte notarié, il lègue ses dernières économies à sa fille Fanny (PRESSNITZER). En charge d’un enfant en bas âge, enceinte et très affaiblie , celle-ci est internée à Rivesaltes et il échoue d’ailleurs à la faire venir à Limoges. Après la déportation de son père, elle sera ensuite transférée à Nexon, mais rien n’indique qu’elle ait reçu cette somme.
Quant à sa femme, Henny , elle sera elle-aussi arrêtée puis déportée mais depuis la Belgique.
© Fanny DUPUY
Ci-dessous, la photographie d’Henny, l’épouse de Selig.
Crédit photo: © Archives du royaume de Belgique