Esther
ROBICEK

Esther ROBICEK © Fichier Drancy, Mémorial de la Shoah

Esther ROBICEK (née MANHEIM),

34 ans,

polonaise,
Arrêtée à: Aixe-sur-Vienne, convoi 26

Esther (Ida) Robicek est née le 10/12/1907, à Tlumacy en Pologne.

C’était la fille de Wilhem MANHEIM et de Rosa née KORNTIEZ (?) qui résidaient à l’époque en Palestine à Haïfa.

Avant-guerre elle vivait à Vienne en Autriche.

Le 06/06/1933, elle avait épousé Josef ROBICEK  (né le 03/08/1907 à Vienne) dans cette même capitale. Le couple était sans enfants.

Suite à l’Anschluss, Esther arrive seule en France en 1939 (son mari étant resté à Bâle en Suisse). Elle s’installe d’abord à Blois.

A partir du 17 août 1940, elle rejoint la Haute-Vienne et la commune d’Aixe-sur-Vienne, non loin de Limoges.

On sait que le 08/08/1942, la préfecture émet un avis d’expulsion à son encontre. Esther est « invitée » à « rechercher un logement dans une commune éloignée de tout centre urbain« .

Le 20/08/1942, un courrier du maire d’Aixe sur Vienne revient sur la situation d’Esther qui n’est visiblement pas encore partie et demande son départ auprès de la Préfecture.

Après une série de griefs en lien avec la « présence de trop nombreux juifs étrangers dans le canton d’Aixe ne rendant aucun service et faisant du marché noir et du gaullisme » , le maire de la ville insiste et demande en ces termes le départ d’Esther:

« Mme Robicek née Manheim Esther, de nationalité polonaise habitait Vienne avant la guerre. Son mari est en Suisse. Même avant guerre, elle n’habitait pas avec lui. Ne se livre à aucun travail suivi et ne semble faire aucun effort pour rejoindre M. Robicek ».

Son souhait sera exaucé quelques jours après puisque Esther qui figure déjà à cette date sur la liste des étrangers juifs est arrêtée à Aixe-sur-Vienne, transférée à Nexon puis à Drancy.

Sur le courrier du maire, la préfecture indique que l' »affaire » est « réglée« .

Esther est ensuite déportée à Auschwitz (sans retour) par le convoi 26.

On sait grâce aux archives AROLSEN que le mari d’Esther, Josef, a quant à lui survécu à la guerre.

Réfugié en Suisse depuis le 18/07/1938, dans un dossier complété en 1948 pour l’OIR (l’organisation internationale des réfugiés), il précise qu’en 1942, Esther aurait pu bénéficier d’un visa pour la Suisse à un moment où elle était internée.

Naturellement, ne savons pas si elle put à un moment en avoir eu connaissance.

Quand bien même cela aurait été le cas, on sait que dès le 17 juillet, René Bousquet avait fait fermer les frontières en demandant aux préfets que tous les visas de sortie du territoire accordés aux juifs étrangers soient annulés. L’enjeu était (après les tractations avec l’Allemagne nazie à l’été 1942 et les accors Bousquet/Oberg) de pouvoir arrêter et livrer  les 10 000 juifs étrangers de zone non occupée « promis » à l’Allemagne.

© Fanny DUPUY

Sources:

 

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